Nous quittons la ville de Kep ce mercredi 15 novembre à 13h pour rejoindre le village de Prey Sbat, à mi chemin entre Phnom Penh et Kep et rencontrer Kim, qui nous a contacté via le site HelpX pour y faire du bénévolat. (Cliquer pour voir son annonce)
Pour y aller nous payons le bus 6$ au même prix que si nous avions fait la totalité du trajet jusqu'à la capitale... Nous ne savons pas trop si nous nous faisons avoir, en tout cas il ne semble pas y avoir la possibilité de payer selon la destination.
 
Notre venue est organisée avec des amis de Kim qui viennent nous chercher à la ville de Angk Ta Saom, en scooter pour nous amener au village. Nous payons $4 chacune pour le trajet.
 
 
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
Quand nous arrivons, nous rencontrons Kim qui nous fait le tour de sa maison en nous expliquant ces différents projets en cours...
- Cours gratuit d'anglais, mathématiques et d'informatique les après midi pour les enfants du village
- Jardin / Potager pour apprendre aux habitants du village à nourrir leur vaches et à produire leurs légumes.
- Aide aux familles pauvres du village (construction de maisons...)
- Sensibiliser les habitants aux questions de l'environnement
 
Kim a vécu toute sa vie en fauteuil roulant et à besoin de bras et de jambes pour réaliser ses projets dans lesquels il croit fort.
Il a nommé son projet "I see I do", vous pouvez en lire d'avantage sur son site internet.
 
Nous arrivons un jour après le départ de plusieurs volontaires. Kim est d'ailleurs assez triste de ces départs, certains volontaires étant restés plusieurs mois ici...
 
Kim demande une participation de 3$ par jour et par volontaire pour couvrir les dépenses pour les repas. Sans cet argent, il ne pourrait pas accueillir de bénévole.
Nous sommes logées dans sa maison qui a 3 espaces différents, 2 chambres pour accueillir les bénévoles, avec un matelas au sol, moustiquaire et ventilateur. Lui et sa famille dorment tous dans la même pièce. Il y a un espace pour cuisiner à l'extérieur à l'aide d'un gaz cooker comme on se sert pour camper, des toilettes pour les bénévoles, et la douche à la bassine. C'est rudimentaire mais nous nous sentons en manque de rien.
 
Kim nous fera d'ailleurs visiter certaines maisons dans le village pour nous rendre compte dans quelles conditions vivent les habitants ici. Certaines maisons n'ont pas de murs, pour d'autres, il s'agit que de 4 planches de tôles posées ensemble servant d'abris. 
L'accueil des locaux et leurs sourires ne nous font pas ressentir une pauvreté extrême malgré les maigres ressources avec lesquelles ils vivent.
 
Nous sommes impressionnées encore une fois de la force et de la douceur qui se dégage du peuple cambodgien après toutes les horreurs que ses habitants ont connues dans le passé.    
 
Exemple de maisons visitées dans le village
Exemple de maisons visitées dans le village

Exemple de maisons visitées dans le village

Contexte de l'école au Cambodge
Au Cambodge, l'école est publique donc gratuite mais si tu n'as pas un uniforme correct tu n'es pas admis en classe et ici les uniformes et fournitures ont aussi un coût ($5 pour l'uniforme, $5 pour un sac de classe) 
À cause de la sanglante période des Khmers rouges, presque tous les enseignants ont été tués entre 1974 et 1979. Ainsi, par manque de professeurs ils n'ont cours que le matin dans des classes d'au moins 45 enfants. Les apprentissages à l'école sont succincts et s'il veulent poursuivre leurs études, les enfants doivent avoir accès à des cours privés les après midi pour compléter leurs apprentissages. Le prix est élevé, $45 par mois. Rappelons que le salaire moyen ici est de $150 par mois.
 
Kim a aménagé une salle de cours à l'extérieur de sa maison, et accueille à travers 3 créneaux différents près de 150 enfants du village, tous contents et motivés de venir étudier. En général, les enfants viennent avant et restent après les cours pour jouer ensemble.
Cela nous rappelle que même si nous ne soutenons pas toutes les pratiques de l'éducation nationale en France, l'école, l'éducation et les apprentissages n’en restent pas moins une grande richesse.
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
Notre bénévolat
Nous nous sentons limitées par le temps et les ressources dont nous disposons pour apporter autant d'aide qu'on l'aurait aimé alors nous avons réfléchit à ce que nous pouvons offrir et des moyens que nous avons :
 
• Nous avons alors réalisé une collecte de fond auprès de nos proches via le site le pot commun :
L'argent collecté a servi à aménager une bibliothèque dans la maison de Kim pour accueillir des jeux et livres, récoltés via d'autres donations.

 
À ce sujet, si vous aussi vous voulez faire un don pour soutenir ses projets vous pouvez suivre les liens suivants  (à venir) :
1 - construction d'une école (43600$)
2 - construction de toits et de maisons pour 10 famille (1200$ par maison)
3 - le nettoyage du lac et de l'eau environnate (1500$) 
 

• Nous avons aussi fait des donations directes. Ce que nous avons aimé, c'est que Kim ne s'occupe pas de l'argent mais nous invite à aller avec les enfants acheter ce dont ils ont besoin, ainsi nous avons acheté un vélo, et 4 sacs à dos pour 5 enfants différents qu'ils ont eux-mêmes pu choisir..

Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
• Nous avons aidé à donner les cours en Anglais. Cela a été l'occasion de parler avec les plus grands des différences Cambodge / France, et notamment du coût de la vie ce qui a été particulièrement intéressant pour nous et eux. La plupart des enfants pensent qu'on est millionnaires parce que nous sommes européennes ... C'est sûr qu'avec un salaire européen en vivant au Cambodge il y aurait de quoi... mais avec un budget de voyage à tenir, nous ne pouvons pas nous permettre tous les écarts que nous aurions envie ou leur acheter tout ce qu'ils auraient besoin...

 
Quelques exemples :
Le salaire moyen français est dix fois plus élevé que celui du Cambodge mais tout coûte beaucoup plus cher en France... 
À la fin du mois, après calcul des différentes dépenses nécessaires nous arrivons au constat que nous parvenons à mettre de côté environ 200€, soit toujours plus que leur salaire moyen...
Certains dépenseront cet argent en alcool ou cigarettes, sorties, activités, réparation de voiture, essence, voyage, d'autre l'utiliseront en cas de problème, l'épargneront, en feront dons à des associations, l'utiliseront pour leur famille... Etc. Au choix de chacun...
Nous avons choisi d'économiser pour voyager et rencontrer de nouvelles cultures, de nouveaux systèmes pour ouvrir notre esprit.
Vous pouvez lire à la fin de cet article une réflexion sur l'argent et le don.
comparaison des salaires et dépenses moyens France / Cambodge

comparaison des salaires et dépenses moyens France / Cambodge

• Nous avons aussi aidé pour le potager.

Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey SbatBénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
• Nous avons fait des jeux avec les enfants, des jeux de corps sans matériel et des jeux avec mes balles de jonglages que je leur ai laissées à la fin de notre séjour.
 
• Nous avons réalisé quelques bricolages et nettoyage dans la maison.
 
En tout nous avons passés 6 jours auprès de Kim et sa charmante famille, sa femme, leurs 3 fils et leur fille, et une centaines d'enfants tous adorables, avec de magnifiques coeurs et âmes...
 
Si vous lisez cet article et que vous passez par le Cambodge, nous vous recommandons de prendre le temps de cette riche expérience...
 
Kim a toujours besoin d'aide, qu'elle soit financière ou humaine alors n'hésitez pas.
 
Vous pouvez voir des vidéos également sur son mur Facebook (Ny Kim) à propos des différents projets engagés... Les derniers en date ont été de construire une maison pour une fratrie de 3 enfants, ou encore d'agrandir le potager en utilisant la permaculture...
 
Nous repartons riches de cette expérience où Kim se bat pour son village... Parti de rien, parfois seul à défendre ses idées, il a su trouver de l'aide pour donner vie à ses projets et faire évoluer les conditions de vie dans son village.
Une inspiration pour nous...
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
• Nous avons réalisé quelques bricolages et nettoyage dans la maison.
 
 
 
En tout nous avons passés 6 jours auprès de Kim et sa charmante famille, sa femme, leurs 3 fils et leur fille, et une centaines d'enfants tous adorables, avec de magnifiques coeurs et âmes...
 
Si vous lisez cet article et que vous passez par le Cambodge, nous vous recommandons de prendre le temps de cette riche expérience...
 
Kim a toujours besoin d'aide, qu'elle soit financière ou humaine alors n'hésitez pas.
 
Vous pouvez voir des vidéos également sur son mur Facebook (Ny Kim) à propos des différents projets engagés... Les derniers en date ont été de construire une maison pour une fratrie de 3 enfants, ou encore d'agrandir le potager en utilisant la permaculture...
 
Nous repartons riches de cette expérience où Kim se bat pour son village... Parti de rien, parfois seul à défendre ses idées, il a su trouver de l'aide pour donner vie à ses projets et faire évoluer les conditions de vie dans son village.
Une inspiration pour nous...
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat
Bénévolat au Cambodge : notre expérience dans le village de Prey Sbat

Réflexion autour de l'argent et du don.



Nous espérons une fois rentrées en France, pouvoir faire + souvent des dons, voire parrainer un enfant dans sa scolarité... mais malgré cette expérience, je redoute le retour en France et les habitudes de pensées dans lesquelles on a évolué.

Serons nous trop préoccupées par la “peur du manque” pour nos propres projets futurs... et arriverons nous aussi à dépasser nos réflexions telles que :

"Que fait les gouvernements de ces pays ? Et le notre ? Pourquoi ce serait à nous de donner ? Quel rôle jouons nous à soutenir financièrement des familles loin de nous ? dans des pays corrompus ? Pourquoi ne pas le faire d'abord chez nous ? Et si d'abord chacun s'entraidait autour de soi ? On ne peut pas donner à tous, alors comment choisir à qui donner ? On se sert la ceinture aussi pour finir les mois alors que d'autres brassent des millions ! Devons nous culpabiliser d'être nés en France ? … “ parmi bien d'autres questions qu'on pourrait se poser et qui limitent notre capacité d'agir.

Mais doit on être fataliste et ne rien faire pour autant ?

Le sentiment d'impuissance est la porte ouverte à tous les possibles si on décide de s'en servir comme source de motivation pour changer.

Personnellement, je trouve un soulagement à essayer de faire du mieux que je puisse, sachant que ce mieux pourra évoluer, et donner autant que je puisse, de mon temps, de mon énergie, de mes connaissances, de mon amour, où que je sois...

Dépenser moins d'argent dans des choses secondaires pour pouvoir l'utiliser dans des projets utiles collectivement.

Voyager le plus altruistement possible (faire du volontariat, être hébergées chez l’habitant et rendre des services en échange...)

Encourager les producteurs locaux...
Être ouverte aux échanges et aux partages tout autour de nous...

J'aime penser que c'est en fait dans tous nos choix de consommation et de vie que l'effet papillon pourra s'inscrire...

22 novembre 2017, 6h du matin
 
C'est le cœur nourri de toutes ces rencontres que nous repartons vers Siem Reap pour visiter les temples d'Angkor ...
 
Kim nous a arrangé le trajet depuis le village vers Phnom Penh puis vers Siem Reap, c'est parti pour une longue journée de bus à travers le pays.
 
Vous pourrez retrouver nos aventures et toutes nos infos pratiques et conseils dans un prochain article sur les temples d'Angkor.
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